Le judogi
Kimono ou jùdôgi?
Si le grand public utilise le terme de kimono - qui désigne en fait l’ensemble des vêtements traditionnels japonais - le véritable nom de la tenue du judoka est le jùdôgi. La veste du jùdôgi est plus lourde et plus résistante que le kimono traditionnel.
Porter un kimono est très complexe. C’est d’ailleurs un art que l’on appelle Kitsuke : l’art du kimono.
Il est notamment utilisé pour la cérémonie du thé appelé entre autres, chanoyu ou sado.
En effet, pour enfiler un kimono complet, on compte de nombreuses étapes liées notamment aux attaches en tout genre. C’est un acte très fastidieux en particulier lorsqu’il s’agit de kimono de cérémonie. Il y a d’abord le sous-kimono, ou nagajuban qui se compose d’un tissu très léger en coton (traditionnellement en lin) avec un col rigide maintenu par une ceinture. Puis, le kimono lui-même serré par une ceinture (obi) plus large. Dans les écoles de Jujutsu, on pratiquait en kimono traditionnel avec l’hakama ou simplement le kimono. Les samouraïs portaient aussi le Hakama qui est un vêtement couvrant le bas du corps, porté par dessus le kimono. On le retrouve encore à l’aïkido mais aussi au kendo ou au iaïdo. Il peut prendre la forme d’un pantalon (porté par les samouraïs) ou d’une jupe (porté par les moines). À ses débuts, le jùdô n’échappe pas à la règle. Les élèves pratiquent le jùdô en kimono traditionnel avec un obi large. Ainsi, on peut voir Jigoro Kano pratiquant le Koshiki-no-kata en kimono et non en jùdôgi. Il est vrai que ce kata vient de la Kito-ryu, ancienne école de jujutsu, où l’on apprenait principalement le combat en armure. Mais les kimono étaient fragiles et donc non adaptés.
Qui l’a inventé, quand et pourquoi ?
L’invention et donc l’utilisation du jùdôgi (keiko-gi) n’est pas si vieille dans l’histoire des arts martiaux. En effet, elle date du XIXe siècle et a été créée par Jigoro Kano ! Jigoro Kano s’est servi du kimono comme base à la création du jùdôgi. On peut le voir grâce à la façon de le porter et de ses caractéristiques quasi similaires au kimono mais simplifiés. Il était de couleur écru avec des manches et des jambières relativement courtes, la veste étant maintenue par une ceinture en coton. La couleur du jùdôgi, écru, représente les valeurs de pureté, de simplicité et d’humilité dans l’apprentissage. Cela permettait aussi de ne donner aucune indication quant à la classe sociale et de commencer l’apprentissage du jùdô de manière égalitaire. Il ne prendra sa forme moderne et définitive qu’en 1906. On rallongera les manches et le pantalon puis plus tard on le blanchira et renforcera davantage ses coutures sur une toile en coton renforcée. L’utilité du jùdôgi est intrinsèquement lié à la pratique du jùdô. Dans sa méthode, Jigoro Kano a imposé la saisie, il fallait donc un vêtement adapté à cette pratique. À l’instar du système de grade (Kyu-da-ho) inventé par Jigoro Kano, le jùdôgi va être repris par la plupart des arts martiaux même encore aujourd’hui. Il est devenu emblématique dans le milieu des arts martiaux et en dehors. Il fait partie de l’étiquette et a le même impact que pourrait avoir un uniforme. Ce vêtement que l’on met et enlève avant et après chaque entraînement est la première chose que l’on remarque lorsque l’on regarde du jùdô. Il est la première chose que l’on acquiert quant on décide de commencer le jùdô.
Ce vêtement devient, au fil des années, quelque chose que l’on met sans y porter attention, un automatisme. Pourtant, inconsciemment, il nous prépare à pratiquer et nous donne un sentiment d’appartenance, l’impression de ressembler aux autres, d’être le membre d’une famille, la famille du jùdô.

En judo, les concepts de Tsurite, et Hikite désignent respectivement la main qui soulève et la main qui tire lors de l’exécution d’une technique de projection. Ces deux actions sont complémentaires et essentielles pour réussir une projection efficace.
